jeudi 1 juillet 2010

Article 3 : Frayeur nocturne

Il est 4heures du matin, mon corps entier se couvre de sueur et me force à ne plus songer à dormir. Ma respiration et mon rythme cardiaque entament ensemble une mélodie irrégulière. Je n'ose même plus bouger, j'essaie de ne plus respirer et d'enlever ce son parasite de mes oreilles. Je ne sais pas pourquoi mais je suis paralysé de terreur. Je la sens si proche de moi, si près, me frôlant de son corps froid. Des larmes perlent dans mes yeux et si je ressemble à un enfant qui a peur du noir, je reste pourtant celui qui a peur d'allumer la lumière. Mais je ne sais pas ce qui serait le pire ni ce qui me rassurerait: qu'elle soit là ou non?

La sueur froide et mes yeux se ferment, j'ose une main étendue vers la nuit, timidement je frôle le matelas et je m'arrête de peur de confirmer. Mes lèvres murmure le silence de son prénom et mon corps se braque sous le frisson qui arpente mon échine. J'ai envie de me coller contre elle pour me débarrasser de l'excès de chaleur qui émane de moi. Je la voudrais éponge. Je pleure et je suis pris de soubresauts, je ne me contrôle pas. Je suis tellement fatigué putain, tellement attiré par un sommeil qui ne me veut pas. Et si je ne dors pas, les cauchemars m'ont déjà rattrapé et ont court-circuité mes neurones. Je suis une loque et je ne sais pas qui se trouve à quelques centimètres, si proche que je sens le matelas s'ébranler comme je le suis par sa respiration. Je suis tétanisé comme le gamin qui n'ose pas toucher sa copine. Tout va s'écrouler je le sens bien. Et j'ai envie de prier, j'ai envie de bouger mes lèvres si vite qu'en sortirait des complaintes repoussant les démons.

Est-t-elle là? Mon corps est calme et les larmes coulent seules, dans une sérénité que je ne me connaissais pas. J'attends, patiemment j'attends d'elle un geste, qu'elle me balance la réalité dans la gueule: que je suis seul comme toujours dans un lit empreint de moi seul.

Mes yeux enfin se ferment puisque rien ne pourrait être pire. C'est alors qu'elle se décide à me toucher, à glisser sa main contre ma cuisse, à me montrer son désir. Aujourd'hui je ne suis pas laid, elle me le dit avec cette sincérité qu'elle n'a jamais utilisé et me promet sans mots que je ne suis plus seul. Je sais que je vis ce que je veux, que je la contrôle contre un pantin et qu'elle ne sait même pas ce qu'elle est en train de me faire. Elle dort paisiblement et je la viole, j'utilise son image pour ne pas penser que c'est ma main et non la sienne qui m'excite. Son corps se presse contre le mien, un de mes poings se forme avant que mes doigts n'agrippent le protège matelas. Je ne veux pas, non je ne veux pas, non, je ne peux pas lui faire mal, je ne peux pas lui tirer les cheveux et enfoncer mon poing dans sa joue, l'envoyant valser toute entière, ne me laissant qu'une touffe de cheveux fictive dans la main. Je ne peux pas, non pitié non, corps obéis moi et soit heureux: contente toi d'être bien avec elle!

Je ne suis que la pulsion d'un type frustré. Et j'ai défiguré son visage.

dimanche 6 juin 2010

Article 2 : Les réminiscence de jeunesse (sex'n'trisomie)

Des études, j’en ai fait, et je ne voulais même plus m’arrêter car je n’étais fait que pour ça. Travailler dans le domaine que j’étudiais me paraissait inaccessible tant tout ce que j’apprenais n’était que théorique. Même si je n’en avais pas besoin, j’ai travaillé pendant mes études en tant que groom. Cela me permettait de côtoyer une population hétéroclite aux intentions différentes. Je voyais passer dans l’hôtel où je travaillais les soirs et quelques week-ends, des couples cocufieurs, des ados préparant leur ‘première fois’ pensant probablement qu’une chambre d’hôtel miteuse participerait à une atmosphère romantique pour se faire dépuceler, des vieux et des putes aussi. L’intérêt pour moi était de travailler pour une chaîne d’hôtel célèbre mais non prestigieuse aux offres très alléchantes afin que je puisse voir le maximum de spécimens.

Mon premier émoi sexuel s’appellait Cindy, je la trouvais jolie à cause de son appareil dentaire et de son sourire discret. Allez savoir pourquoi - j’aimais déjà les allures de jeunes collégiennes et ces goûts n’ont d’ailleurs jamais vraiment évolués – j’aimais tout chez elle, surtout cette peau parfaite malgré l’âge ingrat, ses cheveux noués en deux tresses de part et autres de sa nuque. J’avais onze ans et nos échanges étaient en somme tout innocents. Elle m’avait entraîné dans une des chambres de l’hôtel dont son père était le gérant. Nous avions le droit de jouer partout tant que nous ne faisions pas de bruit. Et pour maintenir ce silence, Cindy avait un jour décidé de coller ses lèvres sur les miennes, après m’avoir entraîné dans un placard en prétextant nous cacher d’une femme de ménage un peu grognon qui n’aimait pas avoir des enfants dans les jambes pendant qu’elle s’affairait au nettoyage des chambres. Elle était plus âgée et s’était brièvement collée à moi, le sexe en premier et je n’avais pas pu me retenir puisque j’éjaculais sans avoir eu le temps de faire quoique ce soit : je ne lui avais pas laissé le temps de se déshabiller, je n’avais pas même eu le temps de mettre ma main sous son pull mais gardais encore en tête la forme imaginée de ses seins à travers le tissus au creux de ma main droite. Elle était sortie du placard riant joyeusement, me laissant confus mais heureux.
Cinq ans plus tard je me retrouvais dans une situation similaire, néanmoins plus aboutie mais tout aussi honteuse après coup. Invité chez un ami aux parents laxistes partis se faire une virée à l’étranger ; une seconde lune de miel ou quelque chose comme ça. Même si j’étais un garçon modèle et que les drogues et l’alcool ne font pas partis de mon quotidien actuel, j’ai vécu ce soir là mes premières expériences. La facilité de cet âge où rien n’est conséquent et où l’on nous pardonnerait tout. Notre hôte avait tout prévu et s’était occupé de tout, des achats et des invitations. Il s’agissait des vacances scolaires et il avait proposé de m’héberger puisque cette soirée s’annonçait comme celle de l’année et que je ne pouvais pas rester à l’internat. Tout le lycée était invité. Mal à l’aise, je me suis mis à boire, tirait quelques taffes de joints et m’étalait sur un des canapés. C’est là qu’une jolie brune a fait de même… sur moi. Elle s’est collée contre moi et m’a embrassé quelques minutes consécutives. Puis roucoulait, se touchait les cheveux, y mêlait ses doigts, tenta vaguement de me soutirer quelques informations sur ma personnalité et en apprenant que je logeais en ses lieux et que de surcroît j’avais ma propre chambre temporaire – la chambre de la petite cadette partie en vacances chez sa grand-mère – me murmura qu’elle mourait d’envie de la voir et m’y entraîna sans me demander mon avis. Bien entendu cet accord tacite ne me déplut pas le moins du monde et me laissais entraîner dans la chambre rose au lit trop petit. Pour paraître romantique j’agissais en l’embrassant. Je me déshabillais fébrilement pendant qu’elle soulevait son T-shirt en m’exposant son soutien gorge bleu clair. N’arrivant pas à le lui retirer je me contentais de le soulever pour passer ma main au travers et il remonta au dessus de sa poitrine me donnant une vue imprenable sans le retirer. Alors qu’elle s’allongeait, fermeture éclaire ouverte sur sa petite culotte, j’essayais de me contrôler. Je me décidai de grimper sur elle pour prendre le dessus. Mes mains glissaient sur sa poitrine nue et j’y pris appui d’une main quand je fis descendre mon caleçon sur mes chevilles pour la pénétrer. Mais tout mon poids se concentra sur cette main et elle la repoussa violemment ce qui me fit tomber jusqu'à prendre un autre appui sur le lit. Je me redressai et commençai quelques allers-retours de plus en plus rapides et éjaculai sans la voir broncher. Elle se releva alors que je tombai sur le lit, essoufflé de mes performances. Elle se rhabilla rapidement, me toisa du regard en me lançant : "toujours comme ça avec les puceaux ... fait chier". Elle sortit et me laissa seul avec moi-même. Je pris une cigarette dans la poche arrière de mon pantalon ; j’avais vu cela dans les films et je trouvais que c’était plutôt viril. Ce fut la dernière fois que je fumai jusqu’à ce jour.

Article 1 : Walking dead Boy

Le hasard n'y est pour rien si je me décide enfin à pointer le bout de mon nez sur la toile. Même si je n'ai pas grand chose à vous dire, même si je n'ai rien à exposer, j'ai simplement envie de m'élancer dans l'arène, puisque je n'ai rien à perdre.

Prenez-le pour dit: j'étais déjà mort,
déjà mort alors que je marchais,
déjà mort lorsque je baisais (lorsque je procréais avidement et de manière stérile, devrais-je dire),
déjà mort lorsque j'ai rencontré celle qui partage(ait) mon quotidien,
déjà mort dans l'esprit de V. Niemand avant même ma conception,
déjà résolu à devenir le commun des mortels et d'assouvir par ma perte, la résolution d'un chapitre éteint depuis plus d'un an.
J'ai côtoyé le Passeur de rêves, j'ai vécu comme tout à chacun, je ne retirerais jamais mon épingle du jeu.

Passées ces quelques lignes, je ne serais plus qu'un souvenir flou sur le net, un bout d'écran mal nettoyé, un fragment de disque dur.